Marie-Hélène Archambeaud
Poésie
Recueils
Comme après, éditions Tituli, 2018
Poèmes en prose et vers (prosimètres)
Transmissions féminines, l’expérience du deuil, l’exercice physique valant méditation
Extraits
28.12
− Mais tu vas où, lui dit la fille
Des petites filles géantes assises en tailleur par-dessus la forêt
Des herbes longues dans le jardin, les tuiles bleues vernissées
Des herbes ondulaient je pris la photo – l’appareil que je perdis à Londres oublié dans le bus
La jeune fille comme elle courait vers la mer après
On a toussé dans la bave
on a cassé la tasse.
Encore le sable avait coulé dans ses doigts ; encore les feuilles rouges glissaient trempées sous les pieds, la chute, les eaux bataillaient sur les rochers de l’eau quand tu rentrais le couvert des arbres les sapins s’étageaient à flanc du bois dessus, dessous le sentier les troncs moussus parfois tombés sinon droits quand on prend le chemin des voitures.
02.03
Elle avait commencé par la fin. Elle se dit que ce n’était pas la même, une autre femme, la jeune fille qui devenait à peine femme.
Vous n’avez pas fini. Chercher pourquoi. Dans cette enfant, l’envie de grandir aussi vite.
28.04 (gymnastique)
Je n’arrivais pas à voir. Je regardais de plus près ce qui venait là c’était oui tu l’aurais dit plus encore un de ces jeudis vendredis, le jour comme un autre on aurait dit.
Fortunata l’heureuse qui vint après moi quand je me retirai toute petite, la peau ramassée comme des os me saillaient au visage plus rien ne me retenait.
Je voulus dire encore un au revoir
Je dis encore et je restais là
dans une bille d’acier
Je sortis je voyais encore un lundi, mardi je comptais les heures me séparant les retenant qui venaient là. Peut-être un autre jour.
Transportée je respirais soulevais mes poumons les bras la jambe droite et puis la hanche la gauche où l’épaule tournait vers la droite la nuque ployait vers la poitrine le cou dressé le bassin droit je respire enfin tout relâche.
Agnès VALENTIN et M-H ARCHAMBEAUD, lecture à deux voix
Clémentine BALAIR, danse butō
Van, éditions Mémoire vivante, 2018
Poèmes en prose illustrés de 6 photos de l’auteure
Le tissu des origines familiales (franco-suédoises et… flamandes)
Extraits
03.11 (pour B-M)
Pour qu’il s’enfonce un tiroir une peine ! Ou des bords ils glissent et refusent d’abord ou d’un côté seulement s’il trouve son chemin l’autre ne suit, mais il faut que ce soit en même temps, si facile à faire et refaire ensuite. Seulement qu’un œil, à gauche ou d’un côté, de l’autre ne peut savoir ! Ou du cœur alors on choisit.
07.08 (Scanie)
J’avance dans la mer et j’attends, les vagues dessinent l’eau sous l’eau des vagues ont dessiné le sable je reste les pieds dans l’eau, je regarde se meuvent les rides sur l’eau comme elles courent encore plus vite, je finis de marcher vers l’eau plus profond mais à peine le sable encore et l’eau ne m’atteint pas la hanche, je reste peut-être sous le sable un crabe ou d’autre un petit animal démange mon pied qui s’enfonce un peu, je le déplace, à l’horizon de la mer le ciel. Je marche une autre fois le long de l’eau des algues on ne voit pas dessous, parfois tu marches une méduse blanche est échouée. Sinon tu vas sur le ponton, quelques marches dans l’eau jusqu’à la taille, tu nages, tu vas plus vite alors.
Dans la mer au-dessus des genoux tu marches et passes encore une fois.
04.04 (dimanche de Pâques / le tiède et le mou ?)
Un œuf dans la casserole d’eau bouillante. Des petites bulles tout à la surface de la coque, des plus rondes plus grosses dans l’eau. Des bulles qui n’éclatent pas, pullulent et dansent autour de l’œuf, une masse pleine et compacte. J’attends avant de savoir si j’ai le temps qu’il faut bien attendu la cuisson du jaune et du blanc sinon tout baveux, quand de la cuillère on casse la coquille un suc en sort et vous radoucit le palais. En débordant le long de la coque, mais se perd et ne se récupère qu’un peu froid, collant.
Jusqu’au fond tu vas chercher le blanc qui colle à la coque dedans.
Si dur, il te fait la bouche un peu pâteuse.
Stand Mémoire vivante au Palais de la Femme, rue de Charonne, Paris 11e, salon L’Autre livre, mars 2018
Comme une ancienne peau tombera, éditions Rafael de Surtis, 2011
D’un amour l’autre, sensations fugitives et transitoires
Extraits
22.08
J’aime sa poitrine m’y reposer ses jambes et son
front puissants, quand il referme son bras sur
moi je m’enfonce plus profond.
23.02
La confiture de roses est sucre et fleur, embaume
encore et s’affaisse dans un pot transparent mais
de roses plus roses, aux pétales, de sucre
condensé.
01.11
Laine ou duvet de blanc caresse le genou, depuis les épaules couvertes le corps entièrement d’un réseau de fils bruns mais souple nous protège du froid. Quand libérée de cette peur comme une ancienne peau tombera.
Revues
Phoenix n°28
Triages n°29
Thauma n°9, 10 et 14
Aka n°4
recoursaupoeme.fr n°105
Place de la Sorbonne n°3
L’Instant d’après n°5
Collaborations artistiques
avec la plasticienne Pascale-Sophie KAPARIS
Travail en cours : poèmes illustrant la série Figures mentales de P.-S. KAPARIS (2013-2014) https://journals.openedition.org/estampe/664 (article Catherine de Braekeleer)
Participation à 3 vidéos (Rêve 1, Rêve 2, Rêve 3) de P.-S. KAPARIS dans le cadre de son travail multimédia avec 5 femmes (dont 3 Japonaises), Acting out, présenté Villa Oppenheim à Berlin (mai-juin 2006) ; mémoire d’Hiroshima, mémoire traumatique et silence
Traductions du suédois
prose poétique
Maja THRANE, Petit traité de taxidermie, éditions Agullo, 2022
Une maison à la campagne et sa mémoire, cycles de la nature, une baleine naturalisée à la fin du XIXe s.
poésie (recueils)
Katarina FROSTENSON, Violente la chanson, Cheyne, 2019
Un chemin de deuil après la mort d’une mère bienaimée
Autres traductions de Katarina FROSTENSON en revue :
Ivar AROSENIUS, Voyage à chat, Au Nord les Étoiles, 2016
Conte en vers pour enfants, un classique de la littérature suédoise !
poésie (revues)
Lina EKDAHL, Toujours là
Lina EKDAHL, Plante
Anna Hallberg, Colosseum, Kolosseum
Erik BERGQVIST, XX
Katarina Frostenson, Sept branches
Elee Kraljii Gardiner, Rendre, extrait de Serpentine loop
Elee Kraljii Gardiner, La Tête et les Cornes n°8
romans
Åke Edwardson, 5 romans policiers publiés chez J-C Lattès de 2007 à 2011
Camilla CEDER, Mémoires gelées, J-C Lattès, 2010
BIOBIBLIOGRAPHIE
Normalienne agrégée de lettres classiques, enseignante et poète (dernier recueil paru, Comme après, chez tituli), je traduis du suédois, langue de ma mère, depuis 2007 et je me suis formée auprès d’Elena Balzamo dans le cadre de son séminaire de traduction littéraire à l’Institut suédois de Paris. Après avoir traduit plusieurs romans policiers pour J-C Lattès, je me consacre à des traductions de poèmes (surtout publiés en revue) ou d’ouvrages de style poétique.
PUBLICATIONS PERSONNELLES et LECTURES
2021 lecture de poèmes extraits du recueil en chantier L’œil a rouge dans le cadre du « Lieu improbable » (4 juillet 2021) et publication sur le site du LI https://lieuimprobable.wordpress.com/marie-helene-archambeaud-3/
2018 Comme après, recueil de poèmes, éditions Tituli (mai 2018) ; lecture à deux voix avec l’actrice Agnès VALENTIN et accompagnement danse butō Clémentine BALAIR, soirée de présentation du recueil Comme après, chez Tituli, rue de rennes (31 mai 2018) ; poèmes en prose dans Phoenix (n°28, avril 2018) ; Van, recueil de poèmes illustrés de photos de l’auteure, éditions Mémoire vivante (mars 2018)
2017 « Presqu’île », poèmes en prose, sur http://revue-secousse.fr (n°23, novembre 2017) ; « Architectures », poèmes en prose, dans la revue Triages (n°29 juin 2017).
2016 deux poèmes sur les mains dans Thauma (n°14, novembre 2016) ; « Sport extrême », poèmes en prose, dans la revue Rehauts (n°38, octobre 2016) ; lecture de poèmes personnels dans le cadre du 8e Festival poétique de Cordes-sur-Ciel, organisé par les éditions Rafael de Surtis (9 juillet 2016) ; lecture de poèmes personnels dans le cadre du « Lieu improbable » (31 janvier et 12 mars 2016) et publications sur le site du même nom
2015 lecture de poèmes personnels au 7e Festival poétique de Cordes-sur-Ciel, organisé par les éditions Rafael de Surtis (11 juillet 2015) ; lecture de poèmes personnels au Cabinet de curiosités et au Festival O+O sur la Butte aux Cailles (juin et septembre 2015) ; « Comme un trappeur », poèmes en prose, dans Po&sie (n°149-150) et lecture à la Maison de la Poésie, Paris (24 janvier 2015)
2014 « L’Amour d’un homme pour ses mensonges », texte en prose, dans la revue Aka (n°4, octobre 2014) ; « Paysages avant la nuit », poèmes, sur www.recoursaupoeme.fr (n°105, 20 juin 2014) ; « Défaite », poèmes en prose, sur http://revue-secousse.fr (n°12, mars 2014)
2013 poèmes en prose dans la revue Place de la Sorbonne (n°3, avril 2013) ; lecture de ces derniers lors de la soirée de lancement de la revue le 16 avril, à la Sorbonne ; contributions à la revue Thauma (n°10, janvier 2013)
2012 « Un air d’ailleurs », poèmes, dans la revue Thauma (n°9, janvier 2012)
2011 Comme une ancienne peau tombera, recueil de poèmes, éditions Rafael de Surtis (juin 2011)
2006 participation à 3 vidéos (Rêve 1, Rêve 2, Rêve 3) de Pascale-Sophie KAPARIS dans le cadre de son travail multisupport avec cinq femmes (dont trois Japonaises), Acting out, présenté Villa Oppenheim à Berlin (mai-juin 2006)
2003 « Du jour », poèmes, dans la revue L’Instant d’après (n° 5, mars 2003)
2001 « Poèmes d’un jour » dans la revue Po&sie (n° 95, mars 2001)
TRADUCTIONS DU SUÉDOIS (et de l’anglais) et LECTURES
2022 Petit Traité de taxidermie, roman de Maja Thrane, éditions Agullo, janvier 2022 (Anvisning att konservera naturalier, Lejd, 2019) publié avec le soutien de Kulturrådet (Conseil des Arts Suédois) et le programme Europe créative de l’Union Européenne
2021 lecture de traductions (extraits de Petit traité de taxidermie de Maja Thrane et de poèmes d’Erik Bergqvist), librairie L’Autre livre, Paris 5e arrdt., soirées organisées autour de la revue L’Intranquille (10 septembre et 4 décembre, avec Maja Thrane) ; lecture de poésie afghane avec un collectif de femmes poètes françaises, autour de Belgheis Alavi et Husnia Anwari, accompagnées de Kango Saito (rubâb), soirée organisée par Maud Thiria, aidée de Séverine Daucourt, Maison de la poésie, Paris (19 septembre 2021) ; poèmes de Katarina Frostenson (extraits de Sju grenar, Sept branches, Wahlström & Widstrand, 2018) et d’Erik Bergqvist (extraits de Skuggas vikt, Le Poids de l’ombre, Bonniers, 2018) dans Po&sie (n°175-176, juin 2021) ; participation (en visioconférence) au séminaire des traducteurs de Katarina Frostenson organisé par Elena Balzamo à Hästbäck, Suède (29 mai 2021) ; poèmes d’Erik Bergqvist (extraits de Skingra, Disperser, Bonniers, 2001 et de Skuggas vikt, Le Poids de l’ombre, Bonniers, 2018) et premières pages du roman de Maja Thrane (Anvisning att konservera naturalier, Petit Traité de taxidermie, Lejd, 2019) dans L’Intranquille (n°20, mars 2021).
2019 traduction de l’anglais (U.S.A.), « Render » poème extrait du recueil d’Elee Kraljii Gardiner, Serpentine loop, Anvil Press 2016, dans la revue La Tête et les Cornes (n°8, novembre 2019) ; traduction (avec notes et postface) d’une sélection de poèmes issus de Sånger och formler, recueil de Katarina Frostenson, sous le titre Violente la chanson, éditions Cheyne, (août 2019).
2018 poèmes extraits de Sånger och formler de Katarina Frostenson, dans Place de la Sorbonne (n°8, mai 2018)
2016 un chapitre du livre d’Anna Franklin consacré à Jacques Outin, traducteur de Tomas Tranströmer, I livets virvelsvind (Dans le tourbillon dans la vie), pour DESHIMA, revue de l’université de Strasbourg (n°10, novembre 2016) ; Voyage à chat (Kattresan), conte en vers pour enfants de 1909 du peintre et illustrateur Ivar Arosenius, éditions Au Nord les étoiles (juillet 2016), publié avec le soutien de Kulturrådet ; poèmes de Lina Ekdahl, extraits de Vad är det som skall utföras ? (Qu’est-ce qu’on fait ?), sur http://remue.net (juillet 2016) ; poème de Katarina Frostenson « Sibiri siblings » (« Chanson de Sibérie »), extrait de Sånger och formler (littéralement, Chansons et Formules), éd. Wahlström & Widstrand 2015, sur http://revue-secousse.fr (n°19, juin 2016) ; traductions du suédois et de l’anglais pour le catalogue de l’exposition Francisca Woodman à la Fondation Cartier-Bresson (Francesca Woodman, Devenir un ange, éd. Xavier Barral, mai 2016) ; « A », poème liminaire de Flodtid (Fleuve temps), recueil de Katarina Frostenson, sur http://remue.net (janvier 2016)
2015 les neuf premières pages du recueil Colosseum, Kolosseum, d’Anna Hallberg, sur http:// remue.net (décembre 2015) ; deux poèmes d’Edith Södergran et Karin Boye dans Thauma (n°13 septembre 2015)
2014 lecture pour Thauma, dans le cadre du Salon de la revue de traductions de Lina Ekdahl (12 octobre 2014) ; poèmes de Lina Ekdahl, extraits de Vad är det som skall utföras ? sur www.recoursaupoeme.fr (n°111, 29 août 2014) ; traduction, dans le cadre du séminaire animé par Elena Balzamo, d’une nouvelle du Suédois Hjalmar Söderberg, « Une histoire vraie », parue chez Cambourakis dans le recueil Dessin à l’encre de Chine et autres nouvelles
2013 parution dans le cahier Tomas Tranströmer de la revue Europe (n°1009, mai 2013) de traductions du suédois, dont celle d’un récit de jeunesse du poète, « Carnet de voyage sur les terres de la mélancolie »
2012 traduction annotée d’un entretien de Gunnar Harding avec Tomas Tranströmer (« Une brèche dans la muraille ») dans la revue Inuits dans la Jungle (n°4, juin 2012) ; poèmes d’Edith Södergran et Pia Tafdrup dans Thauma (n°9, janvier 2012)
2011 poèmes de Karin Boye et de la Danoise Pia Tafdrup dans Thauma (n°8, avril 2011) ; Le Ciel se trouve sur terre, roman d’Åke Edwardson pour J-C Lattès ; traduction, dans le cadre du séminaire animé par Elena Balzamo, d’une nouvelle du Suédois Jerker Virdborg parue chez Stock dans le recueil collectif Masterclass (mars 2011)
2010 poèmes des Suédois Karin Boye et Artur Lundkvist dans la revue Thauma (n°7, juillet 2010 et n°6, mars 2010) ; lecture de ces derniers au Salon de la Revue en octobre 2010 ; traduction des romans policiers Mémoires gelées de Camilla Ceder et Le Dernier Hiver, d’Åke Edwardson pour J-C Lattès
2009 Presque mort, roman d’Åke Edwardson pour J-C Lattès ; participation au séminaire de traduction du suédois animé par Elena Balzamo et traduction d’un conte suédois publié dans le recueil collectif La Raison de toute chose, aux éditions de la Bibliothèque Sainte-Geneviève (décembre 2009)
2008 Ce doux pays, roman d’Åke Edwardson, pour J-C Lattès et, en collaboration avec M. Desbureaux, Drôle de scoop, roman de Belinda Olsson, éditions du Rocher ; participation au séminaire de traduction organisé à Paris par l’Institut suédois, avec la traduction d’un extrait du roman de Sara Stridsberg, La Faculté des rêves, paru en 2006 chez Bonniers à Stockholm (traduit pour Stock en 2009 par J-B. Coursault)
2007 poèmes d’Edith Södergran dans la revue Thauma (n° 2, janvier 2007) ; Chambre n°10, roman d’Åke Edwardson, éditions J-C Lattès
EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE
depuis 1993 enseignante en lettres classiques
depuis 2007 traductrice littéraire du suédois
1995-1998 lectrice chez Flammarion (littérature française) et R. Laffont (littérature scandinave)
1992-1993 assistante de français à Vanderbildt University, Nashville, Tennessee
traductions commerciales de l’anglais ou du français
FORMATION
2009-2014 participation au séminaire de traduction du suédois animé par Elena Balzamo, Institut suédois de Paris
1995 D.E.A. d’histoire de l’art à l’Université de Paris I, Les figures impossibles d’Oscar Reutersvärd (peintre suédois contemporain) sous la direction de José Vovelle
1992-1993 études d’histoire de l’art américain et européen à Vanderbildt University, Nashville, Tennessee
1992 agrégation de lettres classiques
1989 maîtrise de patristique grecque : traduction commentée d’un des Poèmes personnels de Grégoire de Nazianze sous la direction de Jean Bernardi
1988-1992 scolarité à l’École Normale Supérieure de Fontenay-St.-Cloud, section lettres classiques